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Portrait

MATT VISSER

Rédigé par WLE

De temps à autre, notre équipe éditoriale part à la rencontre de personnalités qui incarnent l’essence de WANT à travers leur passion, leur vision du savoir-vivre et leur sens du style. Et puisque nous pensons que les détails font toute la différence, nous les invitons à répondre à un questionnaire sur les petites (et grandes) choses de la vie.

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Photo: Brian Van Wyk

Ce mois-ci, WANT a eu le plaisir de s’entretenir avec Matt Visser, un comédien talentueux établi à Los Angeles, que vous avez peut-être remarqué dans l’excellente mini-série Fellow Travelers (2023) ou dans le film Woman of the Hour (2024). Avec un pied dans le jeu depuis l’enfance, Matt nourrit son esprit créatif de liens, de rires et de rêves partagés. Au-delà des réponses pleines d’empathie qu’il nous livre dans cette entrevue, nous avons découvert un humain qui prend son métier au sérieux et qui – loin des envies de solitude – se connecte véritablement au monde et à lui-même par le biais des autres.

De vos racines canadiennes aux terrains de basketball aux États-Unis, comment avez-vous amorcé votre transition vers la télévision et le cinéma?

En réalité, j’ai commencé à jouer au théâtre très jeune. Après que ma mère ait trouvé une annonce dans le journal pour des "cours gratuits", elle a pris l’habitude de nous déposer, mon frère et moi, dans ce studio un peu étrange à l’extérieur de la ville. Je me souviens que le professeur en question avait aménagé un lit escamotable dans le fond du local ; même enfant, je savais reconnaître un homme divorcé quand j'en voyais un. Pour la petite histoire, ma mère prétend être venue nous voir un jour où j’interprétais le monologue tragique d’un jeune garçon en fauteuil roulant. Apparemment, elle a été émue aux larmes et a su dès ce moment que jouer serait ma voie, etc…

Personellement, je n'y crois pas une seconde, d’autant plus que je lui ai montré beaucoup d’auditions depuis, et ses réactions ont toujours été plutôt tièdes, au mieux! Bref, après quelques publicités pour des céréales, j’ai mis le théâtre de côté pour me concentrer sur le basketball pendant mon adolescence et mes années universitaires.

Quand mes genoux ont commencé à faiblir, j’ai décidé de renouer avec le métier d’acteur. Les premières années ont été difficiles, mais j’ai fini par rejoindre une classe donnée par un professeur incroyable. Le jeu a rapidement remplacé le basketball au rang de mes passions, et disons que j’ai mis fin à ma carrière de basketteur avant que cette dernière ne rompe définitivement avec moi!


Qu'aimeriez-vous que les spectateurs retiennent de Fellow Travelers, et quel impact cette expérience a-t-elle eue sur vous ?

J'espère que Fellow Travelers aide à prendre conscience qu’on ne pouvait pas aimer librement qui l’on voulait jusqu'à récemment, et que cela servira de rappel par rapport à la responsabilité qui nous incombe de ne jamais revenir en arrière. Des injustices et des tragédies persistent. Mon espoir est que cette série inspire les gens à vivre et à aimer pleinement, car beaucoup ont tout perdu en luttant pour cette liberté.

Faire partie de ce projet signifiait beaucoup pour moi. Ceux qui y ont participé continueront sans aucun doute à faire de grandes choses, mais nous sommes tous liés par la fierté d’avoir contribué à quelque chose de significatif et d’inoubliable. Notre showrunner, Ron Nyswaner, a comparé cette expérience à celle du film Philadelphia, et à la manière dont l’équipe est restée à jamais connectée au projet. Cela m’inspire une fierté immense que j’ai encore du mal à verbaliser. Je me sens incroyablement chanceux.

 

Photos: @mattviss

Vous semblez vous épanouir au sein de cercles très créatifs. Comment cet environnement façonne-t-il votre vision de la vie, et comment entretenez-vous l’inspiration ?

Je suis définitivement attiré par les gens créatifs. Être entouré de personnes dont le goût et l’imagination m’inspirent est la facette la plus épanouissante de ma vie. Les récompenses et les accomplissements comptent peu à côté de la joie que je ressens lorsque j’ai l’opportunité de créer aux côtés de personnes que j’aime. C’est ce qui maintient ma flamme—le travail en soi est la partie la plus amusante et satisfaisante.


Vous avez récemment joué dans Woman of the Hour, le premier film d'Anna Kendrick, disponible sur Netflix. Des projets à venir que vous pouvez partager ?

Oui! Woman of the Hour est à voir absolument—et quand Netflix veut que vous regardiez quelque chose, difficile de passer à côté! J’ai également un film qui sortira l’année prochaine, intitulé Anacoreta. Ce projet, sur lequel je travaille depuis quatre ans, a été réalisé avec des amis et un budget très limité. C’est vraiment une œuvre de cœur, écrite, réalisée et produite par notre groupe. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de la partager avec le monde.

Photos: Matt Visser

Mon principal trait de caractère : Je ris énormément et fort (trop fort).

Le défaut que je ne pardonne pas : Le manque d'empathie.

La chose qui me met en colère : La tendance à prendre le temps, la vie et les opportunités pour acquis.

Une chose inhabituelle à propos de moi : Je suis plutôt grand aujourd’hui mais j’ai été tout petit pendant longtemps.

Mon talent caché : M’inquiéter de choses qui n’arriveront jamais.

La dernière fois que j’ai pleuré :  Deux fois la semaine passée. La première lorsque ma mère m’a rendu visite pour assister à la première d’un film et qu’elle m’a confié qu’elle avait passé la meilleure semaine de sa vie. Pour un fils, peu de choses sont capables de faire monter les larmes aux yeux de cette manière—à part peut-être le film The Wild Robot. Mon. Dieu.

Photo: @mattviss

Une chose qui m'émerveille : La résilience

En amour, je suis : Un enfant

En amitié, je suis : Généreux

Ce que mes amis diraient de moi : Que je ne devrais pas être aussi dur avec moi-même.

L’odeur qui m’émeut :  Jusqu’à toi P.S. by D’Orsay (ceci n'est pas une pub), l'odeur des chiots et de l'océan Pacifique, dans le désordre.

Le son que j'aime le plus : Celui des gens que j’aime en train de vaquer à leurs occupations dans la maison, tandis que je me réveille doucement.

Le geste qui me réconforte : Dire “Je t'aime”. Je pense qu’il est incroyablement important de le dire à sa famille et ses amis le plus souvent possible.

Le plat que je pourrais manger tous les jours : Un steak avec du chimichurri. Et du Pad Thai.

Le rituel qui me fait du bien : Me doucher. Je me douche plus que je ne voudrais l’admettre, jusqu’à trois fois par jour, parfois plus.

Photo: Matt Visser

Si j’avais un superpouvoir : Ressentir l’émotion des autres (Je vole cette réponse à un ami qui m’est cher).

Ce en quoi je crois le plus : La chanson de Don Williams, I Believe in You répond à cette question mieux que moi.

Comment je m'imagine vieux : Ma mère me dit qu’elle n’a jamais vraiment grandi; elle s’est toujours sentie jeune en-dedans. Je pense que je suis destiné à ressentir la même chose. J’espère quand même apprendre à me taire quand il le faut, à devenir moins critique et plus présent.

Je n'oublierai jamais : Mon père

Le conseil qui m’a marqué : Ce ne sont pas des mots, mais des actions. Un jour, alors que mon père nous à l’école avec mon frère et moi, il a freiné soudainement, immobilisant notre voiture juste devant un autobus. Le chauffeur du bus a klaxonné pendant ce qui nous a semblé durer une éternité. Mon frère et moi étions perplexes, anxieux, complices (?). Puis, sortie de nulle part, une vieille dame, essoufflée après avoir couru derrière le bus, a finalement réussi à le rattraper. À contrecœur, le chauffeur a ouvert les portes, et elle a pu monter. Mon père est reparti sans dire un mot. Ce moment est resté gravé en moi.

Photos: McCall Olsen

L'endroit où je me verrais vivre :  À Majorque. Je rêve de pouvoir simplifier ma vie un jour, d’être plus présent, de m’éloigner du tumulte quotidien.

La chanson qui m’apaise : Night Moves, de Bob Seger.

Mon idole : Mes parents, Ian Wilson et Cathie Cline.

Mon livre/film/série préférés : Le livre Like Brothers, de Mark et Jay Duplass, le film Another Round, et la série Normal People.

Ma pièce WANT favorite : Un cabas en cuir que m’a offert un ami de New York—c’est devenu ma pièce chic du quotidien.

Le projet qui m'a posé le plus de difficultés et comment je les ai surmontées: Fellow Travelers, parce que je ressentais une forte responsabilité d’être à la hauteur des personnes avec lesquelles je travaillais et que j’admirais énormément. Je l’ai surmontée en m’investissant pleinement et en ne laissant aucun détail au hasard.

Ce qui a le plus évolué ces dernières années dans la perception que j’ai de mon métier : Au risque de paraître prétentieux, j’ai compris que l’essence de ce métier ne réside pas en soi-même, mais dans l’interaction qui nous lie à la personne en face. L’essentiel est d’avoir un impact sur la personne avec qui l’on partage la scène—cela n’a rien à voir avec son apparence ou la manière dont on est perçu.

La cause qui me tient à cœur : La recherche contre le cancer.

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